top of page

Spoliation des biens culturels ukrainiens,
une double russification

À partir du 24 février 2022, le Service de Renseignement de la Fédération de Russie, l’armée de la Fédération de Russie, le Ministère russe de la Culture et les autorités d’occupation des régions d’Ukraine concernées ont mené une politique systématique de destruction, d’appropriation et d’exportation illicite du patrimoine culturel et historique de l’Ukraine.

 

Les autorités de la Fédération de Russie se sont dotées, après les annexions, d’un arsenal législatif visant à modifier le régime de la propriété de tous les biens culturels des régions ukrainiennes annexées.

 

L’occupation à partir de février 2022 n’a entraîné que peu de larcins, mais permis une spoliation « officielle » du patrimoine culturel de l’Ukraine, systématique, généralisée et organisée. Planifiée au plus haut niveau et coordonnée entre les différentes autorités fédérales et régionales de la Russie, elle suit le même modèle depuis la première phase de l’invasion russe de la Crimée en 2014.

Les occupants russes ont systématiquement emporté les inventaires et autres documents administratifs répertoriant les collections des musées ukrainiens et attestant de leur propriété. Des œuvres spoliées depuis 2014 ou 2022 ont déjà été utilisées dans des expositions publiques en Russie.

 

La spoliation consiste en une double russification ou désukrainisation : à la fois de la propriété des biens culturels aliénés et du récit qui les entoure.

« La spoliation de la culture ukrainienne contribue à nourrir le crime de génocide »

Christian Castagna dans un entretien à Tyzhden

Le site de Chersonèse en Crimée, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, a été systématiquement démantelé entre 2015 et 2024, comme le prouvent des photos satellites. Ce site historique a été transformé en musée glorifiant la "Novorossiya". 

​     

"C'est un crime contre l'humanité. Nous disposons de toutes les preuves mais [...] quelle juridiction est saisie de cette situation ?"

Un représentant de l'UNESCO confie: "Nous sommes très embêtés... depuis 2022, de façon automatique, quand les Russes volent des œuvres d'art, ils détruisent les inventaires et les catalogues. Pour les Ukrainiens, il faut donc retracer la propriété des biens et la procédure part alors quasiment de rien."

​     

La Douma a légalisé le pillage culturel ukrainien via un système méthodique rappelant la planification soviétique.

​     

En collaborant avec nos partenaires ukrainiens, nous avons développé des approches complémentaires: ils documentent les crimes culturels spécifiques (vols, destructions) tandis que notre équipe prouve leur préméditation systématique. Nos recherches, bien que le "génocide culturel" ne soit pas reconnu en droit international, apportent des éléments démontrant que l'effacement délibéré du patrimoine ukrainien pourrait constituer une composante d'un crime de génocide devant la CPI.

​     

"Aujourd’hui, nous sommes au seuil de l’irréversibilité dans ce qui se passe dans les oblasts occupés". 

Violences et spoliations dans les territoires occupés

Première table ronde de la journée d’études « Trois ans de guerre en Ukraine : bilan et perspectives », co-organisée par Desk Russie à l’Inalco le 24 février 2025

Avec : 

Florence Hartmann, journaliste et essayiste

Christian Castagna, analyste en affaires européennes et internationales

Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue

 

Modération : Sylvie Rollet, universitaire, présidente de Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre.

 

Mot d’introduction par Tetyana Ogarkova, journaliste et politiste ukrainienne, en visio depuis Kyïv :  « La résilience de la société ukrainienne ».

Le lundi 24 février 2025, à l’occasion du troisième anniversaire de l’opération militaire spéciale lancée par Moscou pour conquérir l’Ukraine, Desk Russie a organisé à Paris dans les locaux de l’INALCO une série de tables rondes destinées à mieux comprendre les enjeux d’une guerre qui au-delà de l’agression, révèle une volonté d’effacement du peuple ukrainien et de sa culture.

Parce que « Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! » a documenté depuis le début de cette nouvelle agression les différents crimes qu’elle révèle, Desk Russie nous a confié la responsabilité d’animer une table ronde où ses différents aspects ont été expliqués.

Sous la responsabilité de Sylvie Rollet, présidente de l’association, les échanges se sont donc articulés autour des interventions de Florence Hartmann, journaliste et essayiste, qui a documenté la façon dont Moscou a prémédité le crime d’agression à l’égard de l’Ukraine, notamment dans ses aspects de spoliation des musées situés dans les territoires occupés, de Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue, qui a remis en perspective cette volonté maladive de l’agresseur russe d’agresser sexuellement toute personne qu’il pouvait trouver face à lui, en rappelant notamment que c’était là un objectif de guerre parmi d’autres -comme celui de l’enlèvement des enfants- permettant d’annihiler un peuple dont on nie l’existence, et de Christian Castagna, analyste en relations internationales et responsable de plaidoyer au sein de « Pour l’Ukraine », qui au travers de son intervention sur l’annexion de Kherson par les forces russes de mars à novembre 2022, a expliqué concrètement comment cette politique russe s’est mise en œuvre, avec la répression systématique de la population ukrainophone, identifiée avant l’agression, puis le pillage coordonné depuis Moscou des principaux musées de cette ville.

La vidéo de cette table ronde vous permettra de comprendre cette volonté délibérée de Moscou d’assimiler par la force ses voisinages ainsi que les différentes actions que « Pour l’Ukraine » a entrepris -ou est en train d’entreprendre- pour défendre les droits et l’identité des Ukrainiens.​

Podcast Culture ukrainienne Un combat existentiel.png

Culture ukrainienne, un combat existentiel

Podcast L'Ukraine face à la guerre, par L'Ukraine Crisis Media Center

La culture ukrainienne est un autre combat de la guerre russe en Ukraine. Comment juger la Russie pour la destruction et le pillage du patrimoine culturel ukrainien ?

Avec : 

Christian Castagna, politiste français

Kseniya Kravtsova, artiste ukrainienne

 

Présentation : Tetyana Ogarkova, universitaire et journaliste, responsable du département international chez l'Ukraine Cris Media Center

bottom of page