La résistance des femmes à la guerre et à la dictature en Russie
lun. 03 avr.
|Libraire Utopia
Daria Serenko, poètesse russe en exil, militante des droits des femmes et cofondatrice de la Résistance Féministe Anti-guerre. Créé en février 2022, au moment de l'invasion russe de l'Ukraine, ce réseau réunit 45 associations à travers tout le territoire de la Fédération de Russie.
Heure et lieu
03 avr. 2023, 19:00
Libraire Utopia, 1 Rue Frédéric Sauton, 75005 Paris, France
À propos de l'événement
La démocratisation de la Russie sera-t-elle l’œuvre des femmes ?
Conférence-débat de Daria Serenko
Daria Serenko, poétesse russe, a dû s’exiler en Géorgie depuis l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine. Militante des droits des femmes, elle est la cofondatrice de la FAS (Feministskoïe antivoïennoïe soprotivlenié) ou Résistance Féministe Anti-guerre qui agit dans la Fédération de Russie
Lundi 3 avril elle donnera une conférence, suivie d’un débat avec Galia Ackerman, écrivaine, historienne et traductrice littéraire, spécialiste du monde russe et ex-soviétique autour du thème :
« La résistance des femmes à la guerre et à la dictature en Russie »
Librairie Utopia – 19H – 1, rue Frédéric Sauton 75005 PARIS
Créée en février 2022, au moment de l’invasion russe de l’Ukraine, la FAS réunit 45 associations à travers tout le territoire de la Fédération de Russie auxquelles s’ajoutent des dizaines de militantes anonymes, sans compter celles qui ont dû s’exiler.
La force de ce réseau vient de ce qu’il s’appuie sur des structures qui préexistaient à la guerre et des liaisons horizontales rendant plus difficile le contrôle et l’arrestation de ses membres. Toutefois, plus de 200 militantes font aujourd’hui l’objet de poursuites en Russie.
Les actions de la FAS, qui mobilisent des citoyennes ordinaires, vont du rassemblement public à l’incendie des bureaux de recrutement de l’armée. La résistance à la propagande du régime passe par l’intervention dans des groupes WhtasApp de quartier, la diffusion de conseils pour échapper à la conscription sur les chaînes Telegram dédiées, jusqu’à la distribution dans les boîtes aux lettres du samizdat anti-guerre Jenskaya Pravda (la Pravda des femmes), rédigé aussi dans les langues minoritaires de la Fédération.
La violence en Ukraine et les violences contre les femmes sont un seul et même fléau de la Russie : le virilisme et le culte de la brutalité sont le ciment idéologique du régime de Poutine et d’une société où la violence est partout : de la sphère familiale, où les violences s’exercent sur les femmes et les enfants, jusqu’aux bizutages criminels dont s’accompagne la formation militaire, en passant par l’école désormais militarisée.
« La guerre et les droits des femmes sont étroitement liés, explique Daria Serenko, car […] ceux qui commettent les pires crimes [sur le champ de bataille] sont souvent les mêmes qui se montrent les plus brutaux chez eux. »
En Ukraine, la mobilisation des femmes montre leurs capacités dans l’organisation de la société civile : en Russie, peuvent-elles constituer une force de mobilisation politique face à la dictature machiste et masculiniste ?
À PROPOS :
· Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! Association créée par 130 universitaires rejoints par de très nombreux partisans et partisanes de la cause ukrainienne, publie des tribunes et mène des actions en soutien à la cause de l’Ukraine.
· Russie-Libertés : Fondée en 2012, l’association a pour principal objectif la défense des droits humains et le soutien au développement d’une démocratie en Russie.
· L’Association Défense de la Démocratie en Pologne (ADDP) a été créée en 2016 à Paris en vue de défendre les valeurs démocratiques européennes (droits des femmes, des réfugiés, etc.). Elle apporte son soutien aux femmes survivantes des violences sexuelles perpétrées par les Russes en Ukraine en collaboration avec la Fondation Dr. Denis Mukwege.