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Guerres contre l'Occident

Nos campagnes et actions

La guerre multipolaire

Guerre hybride

Une guerre hybride se caractérise souvent par des acteurs non étatiques, de l'espionnage, des cyberattaques, de l'ingérence électorale et de la désinformation. Désormais admise comme partie intégrante de la politique de Moscou à l’égard de l'Occident, la guerre hybride russe semble rester en deçà du seuil de l'acte de guerre traditionnelle. Dès 2013, le général Guerassimov soulignait la nécessité d’outils automatisés, robotiques et fondés sur l'intelligence artificielle dans les conflits armés, mais aussi le recours à des actions asymétriques et à des sphères informationnelles pour compenser l'avantage dont bénéficie l'ennemi, nous. L'ordre politique international se veut basé sur des valeurs telles que la liberté et la démocratie – des idéaux très peu répandus en Russie. Pour gagner sa guerre hybride et imposer un ordre dit " multipolaire ", Vladimir Poutine entend donc redéfinir l'ordre international existant. (Arsalan Bilal (2024), NATO Review, La guerre hybride menée par la Russie contre l’Occident)

L'impact de la guerre hybride russe sur les démocraties occidentales se fait déjà sentir de manière inédite : attaques informatives de masse, organisation de pression migratoire sur l'Union Européenne, chantage énergétique, assassinats ciblés en Europe, déstabilisation de la vie politique occidentale, financement de no groupes à idéologie anti-démocratique. (Antoine Arjakovsky (2024), Le Monde, Pour mettre fin à l'agression de la Russie, la solution la plus simple est d'intégrer l'Ukraine à l'OTAN dès 2025)

EXTRAITS - 

Alors que la propagande dure est visible pour ceux qui sont conscients de ce type de menace, la propagande douce est le plus souvent laissée sans réponse. Elle est rarement décryptée. Elle est également diffusée — volontairement ou non — par des membres des gouvernements occidentaux, des hauts fonctionnaires en commentaire des prises de position gouvernementales, des journalistes connus et parfois des responsables de centres de réflexion et des universitaires. La plupart ne sont certes pas des agents actifs du FSB ou parrainés par le Kremlin, ni des sympathisants de régimes autoritaires, mais ils expriment des positions plus ou moins influentes qui, en fin de compte, aideront Vladimir Poutine à atteindre ses objectifs.

La sous-estimation des particularités de la guerre en cours — ce non linear warfare selon la terminologie russe — est en soi un des objectifs clés du Kremlin.

Les quatorze récits de base de la propagande douce

1- Faire croire au récit de l’humiliation. Selon ce discours, il faudrait comprendre la frustration des Russes en raison de l’effondrement de l’empire soviétique. Il s’agirait d’un traumatisme que nous devrions comprendre, d’autant plus que l’Occident aurait trahi Moscou en étendant l’OTAN vers l’est.

2- Donner à penser que que nous devrions « comprendre » la Russie et adoucir nos positions.

3- Porter l'attention sur les turpitudes des autres. Les propagandistes recourent ainsi au whataboutism. Ils évoqueront les Etats-Unis (guerre du Vietnam, seconde guerre d’Irak), la France (période coloniale et intervention en Libye), l’Arabie Saoudite (Yémen), le Royaume-Uni, etc. 

4- Avertir l’Occident : « Vous préparez la troisième guerre mondiale. Votre bellicisme est dangereux. » 

5- Affirmer que nous n’avons d’autre choix que d’accepter le fait accompli.

6- Faire accepter la rhétorique du « oui, mais » : affirmer que nul ne saurait légitimer par exemple Poutine et Assad dont, pour prendre les devants, on affirme qu’on ne les aime pas et dont on reconnaîtra même parfois les crimes. Toutefois, il s’agit aussi d’ajouter qu’on les connaît, que d’autres pourraient être encore pires, que leur éviction du pouvoir pourrait entraîner le chaos.

7- Affirme que la Russie serait un facteur majeur de stabilité dans le monde. Ce discours proclame en quelque sorte : « Vous pouvez ne pas aimer la Russie, mais sans elle, le monde serait moins stable. »

8- Instiller l’idée que le régime de Poutine serait une menace très secondaire comparé à l'islamisme alors qu’il faudrait faire front commun contre la vraie.

9- Légitimer les régimes fondés sur l’oppression. Le message propagé ainsi est que l’Occident ne doit pas imposer ses propres valeurs et défendre les dissidents en lutte pour la liberté et que cela serait de l’impérialisme, voire du colonialisme.

10- Affirmer un récit erroné sur la Russie : Celle-ci-ci serait un pays de grande culture (citez quelques grands écrivains, musiciens ou peintres russes), de grande histoire (faites référence à Pierre-le-Grand ou à la Grande Catherine) et de grande religion (la splendeur de la religion orthodoxe, ses magnifiques icônes). Peu importe que tout ceci n’ait aucun rapport avec le régime russe et que le patriarcat de Moscou soit inféodé au régime russe et couvre ses atrocités. 

11- Affirmer que la Russie est un continent et nous ne pouvons nous opposer à un continent. Ne surtout pas parler du régime, mais opérer une reductio ad geographiam.

12- Rappeler les intérêts économiques de l'Occident, peu importent les chiffres qui disent tout autre chose sur notre dépendance à l’endroit de la Russie

13- Recourir aux théories fumeuses sur l’âme des peuples et le déterminisme et affirmez doctement, en citant le régime tsariste et le communisme soviétique, que le peuple russe n’est pas prêt pour la démocratie, que ce n’est pas dans son histoire, voire dans son ADN (comme si un peuple en était pourvu).

14- Evoquez la théorie du développement, ou mieux le développementalisme:  Aider la Russie à se moderniser finira par lui apporter la démocratie.

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