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SEMA-Ukraine, une association de survivantes de violences sexuelles

La SEMA fait entendre la voix des femmes ukrainiennes victimes de violences sexuelles basées sur le genre (VSBG) à la suite de l'agression armée de la Russie contre l'Ukraine. Elle plaide pour l'éradication des VSBG et pour la protection des droits, des libertés et des intérêts publics des femmes touchées par les VSBG utilisées comme arme de guerre.

SEMA-Ukraine, une association de survivantes de violences sexuelles

SEMA-Ukraine est l’organisation regroupant des survivantes de violences sexuelles liées au conflit en Ukraine, qu’il s’agisse des victimes des exactions commises dans l'Est de l'Ukraine depuis 2014 ou de celles, plus nombreuses encore, liées à l'invasion russe de février 2022.

Présidée par Iryna Dovgan [photo 1] , l’association, fondée en 2019 et composée au départ de femmes ayant subi une détention illégale et des sévices lors de la première guerre du Donbass en 2014, a été rejointe par des survivantes des viols de masse perpétrés par l’armée russe depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine.

Iryna Dovgan, fondatrice de SEMA

 

La première difficulté à surmonter est le non-signalement de ces violences. Il est dû à la méfiance des survivantes envers les autorités auxquelles elles s’adressent ainsi qu’à l’égard de la qualité de l'assistance fournie. Il s’explique aussi par la crainte d'être stigmatisées au sein de leur communauté, voire de leur famille.

SEMA-Ukraine et la Fondation Dr Denis Mukwege travaillent activement avec le gouvernement ukrainien pour augmenter le nombre de cas signalés, en étroite collaboration avec les populations locales. Travaillant à améliorer la qualité des services de soutien disponibles pour les victimes de violences sexuelles, SEMA-Ukraine joue un double rôle [photo 2]  : s’assurer que les survivantes puissent s’adresser en toute confiance aux autorités et lutter contre la stigmatisation qui vise les victimes.


Photo extraite de Viols en Ukraine : documenter l'horreur © France 24

SEMA Ukraine a pour objectif à moyen et long terme d'obtenir justice, ce qui inclut des réparations et des sanctions à l'encontre des auteurs des violences sexuelles.

Aussi la documentation des crimes, qui fait défaut dans les zones encore occupées ou récemment libérées, est-elle primordiale.

Parallèlement, SEMA-Ukraine contribue à la rédaction d’un texte de loi qui permettra aux victimes d’obtenir une reconnaissance, un soutien et une pension (en réparation des préjudices subis), indépendamment d’une procédure judiciaire. La loi devra définir le statut juridique des victimes de violences sexuelles (viol, grossesse forcée, stérilisation forcée, avortement forcé, prostitution forcée, etc.) liées à l'agression armée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine depuis 2014, ainsi que de leur famille lorsque la victime ayant subi des violences sexuelles est décédée. Elle déterminera la base de la réparation afin de répondre aux besoins immédiats des survivant.e.s de violences sexuelles.

Elle définira, en outre, la base juridique de la création et de la tenue du registre national des victimes de violences sexuelles liées à l'agression armée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine.

 

Afin d’obtenir un soutien des alliés de l’Ukraine, une délégation de SEMA Ukraine a rencontré, à Londres, Bruxelles et Paris [1] en novembre et décembre 2022, des organisations et parlementaires susceptibles d’appuyer le combat des femmes ukrainiennes victimes de violences. Les demandes d’aide formulées sont de trois types :

-        La mise en place d’une collaboration destinée à faciliter le recueil de plaintes des victimes ukrainiennes réfugiées dans les pays européens ;

-        Une aide matérielle et psychologique en faveur des victimes des violences sexuelles, qui ont besoin d’être accueillies (souvent avec leurs enfants) non seulement dans des services spécialisés, mais dans des lieux sécurisants et adaptés.

-        Et, avant tout, l’assurance que soit soutenue, sur le long terme, la diffusion des informations sur la nature et l’échelle des crimes commis par l’armée russe. Il s’agit de rendre visibles dans l’espace public les survivantes (et survivants) de ces violences, afin qu’elles soient reconnues non comme des victimes, mais comme des combattantes.

 

La lutte contre le silence qui pèse sur les viols utilisés comme arme de guerre en Ukraine nécessite donc une sensibilisation et une mobilisation à tous les niveaux, de l’opinion publique aux instances gouvernementales, tant en France qu’en Europe.

 


[1] SEMA-Ukraine collabore avec L’Association pour la Défense de la Démocratie en Pologne depuis mars 2022 et, depuis janvier 2023, avec Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre.




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