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Cinq survivantes témoignent

Les viols de masse commis par les soldats russes sur les civils ukrainiens, femmes, hommes et enfants.

Cinq survivantes témoignent

Ces viols, qui ont commencé dès 2014, se chiffrent par milliers, touchant majoritairement les femmes, mais également les enfants et les hommes, civils ou militaires toujours détenus dans les prisons russes. Ces crimes contre l’humanité sont pourtant jusqu'à présent les moins couverts de la guerre russe contre l'Ukraine.


La conférence de presse porte sur les points suivants :

- L’ampleur et la gravité des viols et tortures commis par les soldats russes, depuis 2014 jusqu’à aujourd’hui. L’utilisation du viol et des tortures sexuelles dans les prisons russes où sont actuellement détenus plus de 3000 Ukrainiens et Ukrainiennes.

- L’utilisation généralisée de ces crimes sexuels relève d’une stratégie à part entière. Leur nombre indique qu’ils ne peuvent avoir été commis sans l’assentiment, voire l’encouragement de la hiérarchie militaire, jusqu’au sommet de l’État russe. Tout comme la déportation à grande échelle des enfants ukrainiens en Russie, les viols de masse manifestent la volonté délibérée du pouvoir russe de détruire le peuple ukrainien.

- Les difficultés à documenter les faits, liées aux obstacles pour recueillir les témoignages qui

tiennent aux réticences des victimes à porter plainte et au manque de formation des services de police et de justice ukrainiens.

- Les juridictions qui seraient à même de se saisir de ces crimes (tribunaux ukrainiens ou européens, CPI ?).


Les intervenantes :

Les quatre membres de l’ONG SEMA Ukraine présentes à la conférence ont toutes été détenues par l’armée russe dans des périodes diverses allant de 2014 jusqu’en 2023, elles sont les survivantes de tortures et violences sexuelles. Elles apportent leur aide aux autres survivantes.

- Iryna Dovgan, fondatrice et présidente de l’ONG SEMA Ukraine

- Lyudmyla Huseynova, membre de SEMA Ukraine, journaliste (en ligne de Kyiv)

- Olena Apchel, membre de SEMA Ukraine, metteuse en scène (en ligne de Kyiv)

- Alisa Kovalenko, membre de SEMA Ukraine, documentariste

- Oleksandra Matviichuk, avocate pour les Droits de l’Homme, Présidente du Centre pour les

libertés civiles d’Ukraine, Prix Nobel de la Paix 2022 (en ligne de Kyiv).

- Florence Hartmann, journaliste et essayiste. Porte-parole et conseillère politique du procureur général des Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda (2000-2006)


Conférence présentée par Sylvie Rollet, Présidente de l’association Pour L’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !





Revue de presse suite à la conférence


Le Figaro

Le combat des victimes de viols en Ukraine pour briser le silence (Nicolas Barotte, 13 juin 2024)

Les députés qu’elles devaient rencontrer, happés par la dissolution, ont annulé leur rendez-vous. Il n’était pas non plus prévu dans leur agenda d’entretiens au Quai d’Orsay. Quoi qu’il en soit, les « survivantes » de l’association  Sema  poursuivent leur chemin pour faire entendre les voix des victimes de  violences sexuelles  en Ukraine. « Nous n’avons rien de particulier à demander à la France ou à la communauté internationale, le seul point important c’est d’être conscient du drame », explique Irina Dovgan, la fondatrice de Sema, avec lucidité, force et modestie.


Le Monde

Les criminels disent souvent que c’est pour que les victimes n’aient plus d’enfants (Faustine Vincent, 14 juin 2024)

Les témoignages recueillis auprès des victimes ont permis de mettre au jour l’« objectif stratégique » de la Russie avec ces violences sexuelles. « Les criminels disent souvent que c’est pour qu’elles n’aient plus d’enfants », souligne Mme Hartmann. Cette stratégie fait écho à une autre : la russification des enfants dans les territoires occupés et en Russie, où des milliers d’entre eux ont été transférés de force. Pour Iryna Dovgan, présidente de SEMA Ukraine et survivante de viols dans le Donbass en 2014, le lien entre les deux est évident : « Il s’agit d’une volonté d’extermination de la population ukrainienne. »

Ces viols ne sont pas des incidents isolés ou le fait de dérives individuelles, mais une arme de guerre à part entière. « La commission d’enquête de l’ONU a identifié des schémas similaires dans de nombreux endroits et en a conclu qu’il s’agissait d’une politique délibérée et systématique, souligne Florence Hartmann. Cela s’inscrit dans le cadre d’une campagne de persécution contre les civils et les prisonniers de guerre ukrainiens. » Selon l’essayiste, « il ne s’agit donc pas de simples crimes de guerre. Ces viols sont constitutifs de crimes contre l’humanité ou de génocide, selon l’intentionnalité ».


Ouest France

Les survivantes des viols russes alertent la communauté internationale (Patrice Moyon, 14 juin 2024)

Pour les viols, cela implique de lever de nombreux obstacles juridiques, y compris en Ukraine. "Le code pénal ukrainien n'est pas adapté à cette situation ", explique Florence Hartmann. " De la même façon, des indemnisations sont prévues pour les familles d'anciens combattants ou pour ceux qui ont perdu leur logement dans le cadre de cette guerre, mais rien en revanche pour les femmes, les hommes et les enfants violés ", précise de son côté Iryna Dovgan.


Le Républicain Lorrain

Ils essaient de nous casser (Cyrielle Thevenin, 16 juin 2024)

« Imaginez que vous êtes une femme avec d’autres criminelles détenues par l’armée russe, il n’y a pas de lumière ni d’électricité. Vous n’avez aucune aide médicale, vous ne voyez pas vos proches, vous n’avez même pas la possibilité de prendre une douche, ni de moyens hygiéniques de base.  Des mains sales commencent à vous toucher de partout pour voir si vous avez caché quelque chose. Chaque jour, la porte s’ouvre et une main vous désigne comme étant celle qui va servir d’objet de plaisir pour un combattant. Tout cela continue en 2024, au XXIe siècle, sur le territoire de l’Ukraine, sur le territoire de l’Europe. »





Revue de presse générale


Paris-Match

Viols en Ukraine : rencontre avec celles qui trouvent la force de témoigner (Manon Quérouil-Bruneel, 2 juin 2024)

"Ce qu’elle dit, le monde préférerait ne pas le croire. Mais chaque détail, accablant, montre la barbarie des crimes sexuels russes. Et leur systématisation. Geste inédit dans l’Histoire, l’Ukraine n’a pas attendu la fin du conflit pour lancer des enquêtes. Et faire tomber les peines. Mais leur exécution repose sur l’hypothétique arrestation des criminels, seul espoir, pour ces femmes, de pouvoir un jour se reconstruire. Car le viol de guerre anéantit plus que des corps, il transforme des victimes en parias. La terreur et le poids du tabou bâillonnent encore des milliers d’entre elles. À peine 300 plaintes ont été déposées auprès du procureur général. L’âge des victimes, dont un tiers sont des hommes, oscille entre 4 et 82 ans."


Le Monde

Le long combat des Ukrainiennes victimes de violences sexuelles, des « survivantes » dans un pays où le viol est tabou (Florence Aubenas, 19 avril 2024)

Les premiers mots que les survivantes finissent par lui murmurer à l’oreille sont toujours les mêmes : « Je ne veux pas que ça se sache, je veux pouvoir me marier et avoir une famille. Sinon, personne ne voudra plus de moi. » Celles qui sont en couple font tout pour le cacher à leur conjoint : « Il va me rejeter. » Et il y a cette terreur d’être enceinte – surtout chez les jeunes filles – que charrient depuis des décennies des croyances populaires : « Si tu avortes de ton premier enfant, tu resteras stérile. » Le sujet est si délicat à aborder que certains chauffeurs de la fondation n’osent pas descendre de voiture. Ce poids de la société, la gynécologue Natalia Leliukh le connaît bien. En 2021, la médecin avait voulu élaborer le premier programme d’éducation sexuelle destiné aux lycéens ukrainiens avec l’Unicef et le ministère de la santé. Le projet avait dû être abandonné face au tollé des parents et des institutions.


En Ukraine, le traumatisme à grande échelle des civils (Faustine Vincent, 23 février 2024)

Au sein de la société, beaucoup croient également que le stress post-traumatique (PTSD) ne concerne que les militaires. « Les gens commencent seulement à comprendre, peu à peu, que ça touche tout le monde, reprend Anna Tchasovnikova. Aucune étude nationale n’est encore disponible, mais selon certaines prévisions scientifiques, 30 % à 50 % des Ukrainiens développeront un PTSD. »


Viols et agressions sexuelles ont été perpétrés avec une cruauté extrême (Annick Cojean, 20 octobre 2022)

Des crimes de guerre atroces ont eu lieu en Ukraine. Des viols et toutes sortes d’agressions sexuelles ont été perpétrés par les forces russes, de façon souvent systématique, avec une brutalité et une cruauté extrêmes. Les investigations sur des cas précis, vérifiés, prouvent qu’il s’agit d’une stratégie militaire visant à déshumaniser les victimes et à terroriser la population. Le viol, en Ukraine, est bel et bien une arme de guerre.

 

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