9 décembre 2025
Communiqué de Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !
Le sommet du 18 décembre décidera si l'Europe utilise l'argent de Poutine ou celui de ses contribuables
Le 9 décembre 2025, la publication de la nouvelle National Security Strategy de l'administration Trump marque un tournant historique : comme à Munich en 1938, une grande puissance démocratique accepte le démembrement d'un pays libre pour apaiser un dictateur. L’Ukraine est abandonnée à Moscou, l’Europe reste seule face à la Russie. Cette trahison américaine confronte l'Europe à un choix : permettre à l'Ukraine de tenir et de vaincre, en mobilisant 210 milliards d'euros d'avoirs russes gelés ; ou affronter les conséquences catastrophiques d'une victoire russe, en dépensant 2 000 milliards d'euros.
Le coût réel d'une victoire russe : une facture 10 fois supérieure au prêt de réparation garanti par les avoirs russes gelés
Un prêt de réparation, qui peut être voté à la seule majorité qualifiée des États membres de l’UE, ne crée aucune dette nouvelle. Contrairement à un emprunt sur les marchés, qui coûterait 27 à 42 milliards d'euros d'intérêts sur dix ans selon le montant emprunté, le prêt de réparation n'a aucun impact sur les déficits publics nationaux et n'entraîne aucune augmentation de la dette publique européenne.
En revanche, laisser l'Ukraine s'effondrer faute de financement a été évalué à près de 2 000 milliards d’euros par les organismes internationaux (Banque Mondiale, OTAN, FMI).
Même en ne retenant que l’hypothèse basse, il faudra assurer :
- le coût de 10 à 15 millions de réfugiés ukrainiens supplémentaires (200 Md€),
- des dépenses d’armement passant de 3 à 4,5% du PIB (1030 Md€),
- les frais de déploiement de troupes (30 Md€) aux frontières de l’Europe (Moldavie, Balkans, Pays baltes),
- l’augmentation des dépenses énergétiques (250 Md€),
- le coût des garanties de sécurité apportées à l’Ukraine non occupée (180 Md€)
- le montant nécessaire à la reconstruction du territoire ukrainien résiduel (300 Md€)
Un prêt décisif pour l’issue de la guerre
Les réserves financières de l'Ukraine atteindront leur seuil critique en avril-mai 2026 : le gouvernement ne pourra plus payer les fonctionnaires et les militaires, les importations vitales (médicaments, énergie, nourriture) s'arrêteront et le front s'effondrera par défaut de soldes et de munitions.
La Russie, de son côté, se trouve dans une situation bien plus précaire que les apparences ne le laissent croire. Ses actifs réellement liquides (devises étrangères et or mobilisables immédiatement), qui étaient de 113,5 milliards USD en janvier 2022, ne s'élèvent plus qu'à 54 milliards USD en décembre 2025. Au rythme de 10-12 milliards USD par mois selon les économistes de la RANEPA (Académie présidentielle russe) et de l'Institut Gaidar, le fonds liquide sera épuisé entre juin et décembre 2026.
L'économie russe ayant été entièrement convertie à la production de guerre, tout changement de cap demanderait des années et provoquerait un effondrement économique et social interne (licenciements, réduction des soldes militaires, etc.). C'est pourquoi, quand la Russie atteindra, l'épuisement de son fonds souverain liquide, elle n'aura d'autre choix que de négocier.
Si on la prive du prêt de réparation, l'Ukraine tombera en avril-mai 2026, soit quelques mois seulement avant l’asséchement des ressources russes.
Le consensus international des meilleurs juristes
Le mémorandum de l'International Institute for Strategic Studies (mai 2024), signé par 11 juristes internationaux éminents dont les deux professeurs belges, conclut sans ambiguïté à la licéité « au regard du droit international, pour les États ayant gelé des avoirs russes de prendre des contre-mesures sous forme de transferts de ces avoirs comme compensation des dommages »
Les articles sur la responsabilité de l'État pour fait internationalement illicite (adoptés par l'ONU en 2001), qui codifient le droit des contre-mesures, imposent, en effet, trois conditions remplies par le prêt :
1. Violation grave du droit international
o Confirmée par trois résolutions de l’ONU et une ordonnance de la CIJ (16 mars 2022)
2. Proportionnalité
o Dommages ukrainiens évalués : 1 000 milliards USD
o Avoirs russes mobilisés : 210 milliards € (22% des dommages)
3. Réversibilité
o Si la Russie paie les réparations, le montant de ses avoirs lui sera
remboursé
o L'excédent éventuel sera restitué
Le prêt de réparation est un mécanisme ingénieux : les avoirs restent formellement propriété russe sur le plan juridique, mais sont immédiatement transférés à l'Ukraine sous forme de prêt à taux zéro. En évitant le terme de « confiscation » et certains débats juridiques sur l'immunité souveraine, le prêt de réparation permet aux gouvernements prudents de l’adopter, sans avoir l'impression de transgresser le droit de propriété.
Notre association soutient pleinement cette proposition d'Ursula von der Leyen.
À propos
Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !, association créée par 130 universitaires rejoints par de très nombreux partisans et partisanes de la cause ukrainienne, publie des tribunes et mène des actions en soutien à la cause de l’Ukraine.
