Contre les drones russes : défendre l'Europe depuis le ciel ukrainien
- Collectif Pour l'Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !
- 11 sept.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 oct.
Tribune parue dans le Monde en date du 14 septembre 2025, sous le titre " Incursion de drones russes en Pologne : « Nous devons protéger l’Europe en protégeant l’espace aérien ukrainien » "
La pétition " Skyshield : sauvons les civils des drones russes, protégeons le ciel de l'Ukraine ! " circule actuellement, et est portée par des personnalités de renom.
Nous vous invitons à la signer sur la plateforme change.org.
Si vous désirez ajouter votre nom en tant que signataire de la présente tribune, merci de bien vouloir le faire par le biais du lien ci-dessous.
Durant la nuit du 10 septembre, pour la première fois depuis 1945, des avions de combat européens ont dû abattre des engins ennemis au-dessus d'un territoire de l'OTAN : au moins dix-neuf drones et un missile de croisière russes ont violé l'espace aérien polonais ! Ce n’est pas un « incident ». C’est un test délibéré des défenses européennes et un avertissement glacial.
Drones russes en Pologne : une préparation méthodique
L'ampleur de cette intrusion ne doit rien au hasard. Depuis juillet, des cartes SIM polonaises et lituaniennes équipent les drones russes abattus en Ukraine. Cette découverte révèle une préparation méthodique. Moscou programme ses engins pour se connecter aux réseaux de télécommunications européens, transformant chaque drone en capteur d'informations : identification des installations de défense et des stations radar utilisées, analyse des protocoles et du temps de réaction des forces de défense aérienne européennes. Le Kremlin ne se contente plus de frapper l'Ukraine : il cartographie nos vulnérabilités.
L'absence d'explosifs sur plusieurs de ces drones confirme l'hypothèse d'une mission de reconnaissance. Coïncidant avec les exercices militaires russo-biélorusses « Zapad-2025 », cette opération s'inscrit dans une stratégie d'intimidation progressive. Poutine teste notre seuil de tolérance à trois jours de manœuvres qui simulent précisément ce type d'agression et dont le nom seul est significatif : « Zapad », c’est l’Ouest !
Cette montée en puissance s'accompagne d'une intensification vertigineuse des bombardements sur l’Ukraine, touchant même fin août les bâtiments du British Council et de l’Union européenne à Kyiv. Dimanche dernier, la Russie a déployé le plus grand assaut de missiles et drones depuis le début de l'invasion. Cette guerre d'usure et de terreur vise l'effondrement moral et économique de l'Ukraine avant tout règlement politique.
Inverser la logique de stratégie défensive et porter la protection en amont
Face à cette réalité, l'Europe ne peut se contenter d'une stratégie défensive consistant à abattre les drones égarés au-dessus de son territoire. Attendre que les projectiles russes violent nos frontières revient à subir l'initiative de l'adversaire. Nous devons inverser cette logique et porter la protection en amont : protéger l'Ukraine et ses populations civiles en interceptant les menaces dans l'espace aérien ukrainien avant qu'elles n'atteignent les frontières européennes.
L'initiative SkyShield, conçue par l’ONG Price of Freedom et soutenue par plusieurs centaines de personnalités politiques et d'officiers supérieurs européens et américains, répond précisément à cette double exigence. Cette zone de protection aérienne intégrée permettrait à une coalition européenne de neutraliser missiles et drones russes au-dessus du territoire ukrainien occidental, en protégeant simultanément les infrastructures critiques, les centrales nucléaires et les populations civiles ukrainiennes et le territoire européen. Cent vingt appareils alliés suffiraient à assurer cette mission.
SkyShield ne constituerait nullement un acte de guerre contre la Russie
Ajoutons que cette intervention ne constituerait nullement un acte de guerre contre la Russie. Les conventions internationales sur l'assistance humanitaire, la protection nucléaire et l'aviation civile justifient pleinement de telles mesures.
Protéger le territoire occidental de l’Ukraine permettrait aux forces armées ukrainiennes de se concentrer sur le front oriental, contribuerait à sécuriser l'économie et la sécurité nucléaire du pays, soutiendrait le moral de la population et permettrait l'essor de la production ukrainienne dans le domaine de la défense. La Russie serait davantage encline à négocier un cessez-le-feu. Quant aux risques pour les pilotes, il est faible : depuis 2022, la Russie n'a jamais osé envoyer ses avions dans l’espace aérien que protègerait SkyShield.
La réponse coordonnée des F-35 néerlandais, F-16 polonais et l’AWACS italien dans la nuit du 9 au 10 septembre constitue un précédent encourageant. Elle montre la capacité de mobilisation concertée des Européens. Pour assurer systématiquement la défense du ciel occidental de l’Ukraine, il ne manque que la volonté politique de franchir le pas.
L'histoire nous enseigne que les systèmes totalitaires interprètent la retenue comme une faiblesse. En testant nos défenses, Poutine évalue notre détermination avant de potentiels assauts contre les pays baltes ou la Moldavie. Chaque hésitation européenne renforce sa conviction d'impunité.
Nous protéger en protégeant l'espace aérien ukrainien
L'intrusion russe en Pologne marque un tournant : le temps de la posture exclusivement défensive est révolu. Les Européens doivent abandonner leurs illusions sur la nature du régime russe et ses intentions. La nécessaire dissuasion ne peut plus reposer sur la seule défense de nos frontières. L'heure est venue de passer à la protection active. Nous devons nous protéger en protégeant l'espace aérien ukrainien. Face aux agressions répétées de Moscou, SkyShield doit être notre réponse. Cette réplique proportionnée et efficace adressera un message clair au Kremlin : l’Europe ne se contente plus de subir, mais assume enfin sa responsabilité en défendant sa liberté et celle de ses alliés.

Signataires
Tribune portée par :
Galia Ackerman, historienne, rédactrice en chef de Desk Russie
Vincent Desportes, général de l’armée de Terre (2S)
André Klarsfeld, chercheur en neurosciences
Dr Jade McGlynn, Dept of War Studies, King’s College London
Oxana Melnychuk, présidente de Unis pour l’Ukraine
Florent Murer, Président de Kalyna
Pierre Raiman, historien, vice-président de Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !
Sylvie Rollet, professeure émérite, présidente de Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre !
Xavier Tytelman, consultant défense
Michel Yakovleff, général de l’armée de Terre (2S)
Premiers signataires
Gilles Antonowicz, avocat honoraire, historien
Jean-Pierre Aubert, ancien Délégué Interministériel aux restructurations de La Défense DIRD
Patrick Bazin, conservateur général des bibliothèques
Édouard Boccon-Gibod, Cofondateur du site d’information Sansdoute.info
Yan Ciret, écrivain, commissaire d'exposition, producteur à Radio France
Dider Coureau, professeur des universités en études cinématographiques Université Grenoble Alpes
Bruno Daviet, polytechnicien
Scott Erwin, économiste, ministère de la Santé et des Services sociaux, Canada
Jean-Yves Guérin, professeur émérite de littérature française à l'Université Sorbonne nouvelle
Elisabeth Godart-Bénard, psychiatre
Rachel Godefroy, secrétaire générale du Salon du Livre et Presse Jeunesse (SLPJ) / présidente YæL Prod
Malgorzata Goldberg, professeur des universités, Sorbonne Université
Catherine Hatinguais, traductrice
Olivier Jankovic, comédien/coach prise de parole
Thierry Lepeltier, général (2S)
Sylvie Lindeperg, historienne, professeure des universités
Anaïs Marin, chercheure associée à Chatham House
Anne Marleix, présidente Terra Project
Vittoria Massimiani, Traductrice littéraire et de l'édition, idéatrice et réalisatrice d'ouvrages-éditions italiennes ou bilingues
Georges Mink, directeur de recherche émérite isp-cnrs
Jean-Sylvestre Mongrenier, directeur de recherche à l'Institut Thomas More
Frédéric Pieretti, réalisateur, capitaine de corvette honoraire
Patrick Puges, polytechnicien
Alain Rabatel, professeur émérite de Sciences du Langage, Université Claude Bernard Lyon 1
Bernard Randoin, conservateur général du Patrimoine honoraire
Antoine Sabbah, historien
Wiktor Stoczkowski, directeur d'études à l'EHESS
Emmanuel Wallon, professeur émérite de sociologie politique
Associations
Vera Ammer, traductrice; membre de MEMORIAL Deutschland
Christian Castagna, président de VoisinageS
Svitlana Poix, Présidente de l'Association La maison ukrainienne, Mérignac-Bordeaux Métropole
Florence Samson, ambassadrice bénévole et officielle en France de la Fondation caritative ukrainienne Бонум de Lviv
Christina Smoliy, présidente de l’association UKRAÏNKA
Nicole Wolkonsky, présidente Association Atelier Chantier d’Insertion
Othar Zourabichvili, président de l'Association Géorgienne en France
Signatures citoyennes :
Liste à jour en date du 26 octobre 2025, 12h30, UTC +1.
Le document ci-dessous est en simple lecture. Si vous désirez signer notre appel, merci de le faire à l'aide du formulaire suivant









